Alexander HAMILTON (1755 – 1804)

Comme Secrétaire du Trésor il a sans doute permis aux nouveaux Etats-Unis d’Amérique de partir sur une base économique saine, établissant la première banque des Etats-Unis, engageant un bon niveau de solvabilité publique ainsi que les bases du capitalisme américain.

Bien que sa recommandation d’un gouvernement central fort l’ai mis en conflit ouvert avec Thomas Jefferson et d’autres, sa philosophie politique devait finalement triompher au sein du gouvernement.

Son Enfance

Alexander Hamilton a vu le jour dans une maison de style géorgien à Charlestown, sur l’île Nevis dans les Petites Antilles séparant la mer Caraïbe de l’océan Atlantique (c’est une ancienne possession de la Compagnie des Indes occidentales anglaises depuis 1665), et l’on murmure qu’un fantôme hante en permanence l’Eden Brown Estate depuis le XVIIIe siècle.

Il était le fils de James Hamilton, un puissant homme d’affaires Ecossais, et de Rachel Fawcett Lavien, une huguenote américaine originaire des 13 colonies, qui était alors mariée à un autre homme (1745) et non encore divorcée. Il y a une certaine incertitude quant à l’année de la naissance d’Alexander. Durant toute sa vie, Hamilton a déclaré qu’il était né en 1757, et cette question restera sans doute à jamais sans réponse. L’ examen plus récent des registres indiquent qu’il s’agit plutôt de l’année 1755 (sans qu’il soit fait de mention explicite de l’année), et pendant plusieurs décennies c’est l’année qui fut généralement citée. La date du 11 janvier, ne peut ni être confirmée ni réfutée, et est généralement admise.

En 1765, Rachel, James Hamilton et leur fils Alexander se rendent à Saint Croix, une île alors danoise située dans l’actuel archipel des Iles Vierges Américaines à l’est de Porto Rico. Le père d’Alexander Hamilton abandonna sa famille la même année (lorsqu’il découvrit que la mère de son fils était déjà mariée), et sa mère mourut en 1768 quand Alexander était encore enfant.

Adolescent, il est un orphelin pauvre sans relation familiale, en apprentissage dans le magasin de sa mère puis comme commis chez un marchand New Yorkais, Nicholas Cruger, celui-ci comprend qu’Alexander à une vive intelligence. Le Révérend Knox l’encourage, l’instruit et lui donne accès à sa bibliothèque où il lit beaucoup.

Hamilton écrit un petit poème dans un journal local qui causa tellement de sensation, que la ville fit une collecte auprès de bienfaiteurs pour lui payer son passage vers les 13 colonies en Amérique, afin d’y poursuivre des études. Nous sommes en juin 1773, il a 16 ans. Il souhaite faire des études de médecine et revenir exercer sur son île. Il n’y reviendra jamais.

Patriote et soldat américain

Nouveau rivage,

Quand il arrive à New York en 1773, les 13 colonies sont en conflit avec l’Angleterre, au sujet des taxes et des régulations commerciales (“Tea Act” et “Boston Tea Party”). New York City était un foyer d’agitation sociale mettant aux prises des factions politiques, opposant les Patriotes contre les Loyalistes pro-anglais.

King'sCollege en 1770

Alexander Hamilton n’ayant pas été admis au “New Jersey College” à Princeton il s’inscrit au “King’s College” (maintenant Columbia University). Là Hamilton prend partie pour la cause des Patriotes en écrivant son premier article politique en 1774 : “A Full Vindication of the Measures of the Congress” (il signait alors “A friend of America”). En 1775 il publie : “The Farmer Refuted,” un pamphlet patriotique.

Engagement militaire

Après l’éclatement du conflit, en avril 1775, il s’engage dans une compagnie de miliciens. En été 1776, il s’engage dans l’Armée Continentale, Hamilton est capitaine dans la “Provincial Company of Artillery” et combat dans les batailles à Long Island (août 1776), White Plains (octobre 1776), et Trenton (décembre 1776).

Le 9 juillet 1776 la Déclaration d’Indépendance est lue à New York.

Il se bat dans les batailles à Princeton (3 janvier 1777), à BrandywineCreek (11 septembre 1777), et à Germantown (octobre 1777). Le jeune Hamilton attira alors l’attention de George Washington, le Commandant en chef, qui le nomme aide-de-camp, le 1er mars 1777, avec le grade de Lieutenant Colonel.

Valley-Forge

Rien ne contribua plus à la formation des perpectives d’avenir politique de Hamilton que son expérience à Valley Forge pendant l’hiver 1777-1778. C’est sur le champ de bataille, que Hamilton commence à formuler ses idées sur le gouvernement et les sciences économiques qui feront de lui une figure historique.

Le 28 juin 1778, il participe, avec Lafayette, à la bataille de Monmouth. La France est alors alliée des Etats-Unis.

Hamilton se querelle avec Washington et démissonne de son staff le 16 février 1781; il prend le commandement d’un régiment d’infanterie. Plus tard les deux hommes se réconcilieront et combattront ensemble à Yorktown du 30 août au 19 octobre 1781.

Suspect

En juillet 1779, Hamilton fut avisé qu’une rumeur courrait parmi les délégués du Congrès, sur son intention supposée de favoriser l’installation de Washington comme dictateur. Le correspondant, le Colonel John Brooks, ajoutait que celui qui diffusait cette rumeur prétendait que “Hamilton n’avait aucun intérêt dans la défense du pays; et était donc le plus susceptible de poursuivre un tel dessein, dicté par son ambition demesurée.” Hamilton se sentit humilié, d’autant qu’il était hostile à toute violence. Il était jalousé en raison de son ascension rapide et de la confiance que lui témoignait Washington. Il était également suspecté par certains qui découvrirent qu’il n’était américain de naissance, alors qu’il restait vague sur ses origines.

Bonheur et adversité

Des évènements plus heureux survinrent en 1780. En effet, Hamilton se marie avec Elizabeth (Eliza, Betsey) Schuyler la fille d’un riche et influent général, d’origine hollandaise, ce qui le plaçait au centre de la société New Yorkaise. Ils auront 8 enfants.

A la demande de James Duane il écrit alors une lettre détaillée “sur les défauts du système actuel de gouvernement…” qu’il reprendra plus tard.

Législateur (Lawmaker)

Dans les années après la guerre, Hamilton mena de front deux carrières, comme juriste et comme leader d’opinion.

Juriste

Alexander Hamilton En 1782, Hamilton étudie le droit. Il devient l’adjoint de Robert Morris qui était alors superintendant des finances. Après avoir été élu au Congrès il se retire en 1783 pour ouvrir son propre cabinet juridique à New York City (il est membre du barreau). Curieusement parmi les premiers cas que plaida ce révolutionnaire, il prit la défense de Loyalistes pro-anglais poursuivis sous la “Trepass Act”, pour occupation et destruction de maisons de rebelles pendant la guerre. La convaincante défense d’Hamilton aidera à établir les principes d’un procès équitable et à assuer l’abrogation de la “Trepass Act”. Ces premiers cas ne lui rapporteront pas beaucoup d’argent et lui feront même quelques ennemis, mais ils établiront sa réputation d’habile avocat.

Lorsqu’il quitta le gouvernement en 1795, Hamilton reprit la pratique active et lucrative de juriste. Il continua cependant à avoir une forte influence dans les conseils publics. Il soutint une attitude sévère envers la France au moment de l’Affaire XYZ en 1798, et comme inspecteur général de l’armée (1798-1800) il prit en main l’organisation des défenses de la nation. Amèrement déçu par la conduite erratique du Président John Adams, Hamilton s’est ouvertement opposé à la réélection d’Adams en 1800. Quand il devint évident, cependant, que Aaron Burr pourrait gagner la présidence devant Jefferson, Hamilton a sans aucune hésitation soutenu Jefferson, dont il dédaignait les idées politiques, plutôt que Burr, qu’il considérait comme un homme sans principes.

Burr se sentit frustré et irrité par Alexander Hamilton, son rival professionnel et son ennemi politique, au point que plus tard il défia Hamilton en duel.

Le Congrès

Hamilton est délégué de l’Etat de New York au Congrès Continental de 1781.

1783 voit la fin de la Révolution Américaine.

Sa carrière publique reprend le 14 septembre 1786 comme délégué à la Convention d’Annapolis, il écrit alors un appel pour une Convention Constituante.

Il est membre de la législature de l’état de New-York et participe à la Convention Constituante de Philadelphie qui se réunit le 21 février 1787 pour approuver le plan de révision des Articles de Confédération.

Hamilton devient immédiatement le principal partisan d’un gouvernement national plus fort que ce qui était prévu par les “Articles de la Confédération”. En tant qu’aide de camp de Washington il avait pu observer l’effet débilitant “d’une souveraineté incontrôlable dans chaque État” ce qui avait nécessité à plusieurs reprises un Congrès renforcé et des services exécutifs plus efficaces.

Il quitta la Convention fin juin 1787

En faveur de la Constitution

Bien que la constitution des États-Unis proposée par la suite par la convention était moins centriste que ce que proposait Hamilton, et les durées de mandat de ceux exerçant le pouvoir étaient plus courtes que ce qu’il avait préconisé, il mena une campagne active pour la réussite de sa ratification à New York.

Avec John Jay et James Madison, Hamilton écrivit une série de 85 articles publiés anonymement dans la presse New Yorkaise en 1788 (édités sous forme de livre sous le nom de “The Federalist Papers “) invitant les habitants de New York à ratifier la nouvelle Constitution. Ses brillants essais sur le besoin d’une union plus forte, l’utilité d’un impôt national, et l’importance des pouvoirs exécutif et judiciaire du gouvernement fédéral devinrent des déclarations classiques de sa philosophie politique pour une conduite forte dans l’intérêt public, qui devaient influencer de manière significative la forme du gouvernement naissant des USA.

À la convention de ratification de New York de Juin-Juillet 1788, Hamilton et ses alliés ont battu les forces antifédérales précédemment dominantes dans l’état.

Il approuva la Constitution le 27 juillet 1788 telle qu’elle fut écrite par ses collègues, car elle était préférable aux Articles de Confédération.

Ainsi, alors qu’il n’avait pas 30 ans Hamilton avait déjà derrière lui une belle carrière militaire, il connaissait personnellement de nombreux leaders de la Révolution Américaine, par son mariage il avait un statut social élevé, et était reconnu comme juriste de premier plan.

Hamilton devenait le choix évident pour être le premier Secrétaire du Trésor

Secrétaire du trésor

Sur le conseil de Robert Morris, avec qui il avait discuté des sciences économiques en tant qu’aide-de-camp pendant la révolution américaine, le nouveau président élu George Washington nomma Hamilton premier Secrétaire du Trésor quand le premier Congrès vota un acte établissant le service du trésor (Treasury Department). Il occupa ce poste du 11 septembre 1789 jusqu’au 31 janvier 1795. C’est pour sa fonction comme Secrétaire du Trésor que Hamilton est considéré comme un des plus grands hommes d’État de l’Amérique.

Hamilton a démontré ses talents d’administrateur en organisant le service du Trésor et en aidant généralement tous les services de gouvernement. L’esprit clairvoyant et créateur de Hamilton, couplé à l’ambition de faire triompher ses idées, eut pour conséquence de nombreuses propositions au Congrès.

Dans les années 1790 la perte de revenu potentiel était telle pour la nation, que le Secrétaire du Trésor réussit à convaincre le Congrès d’autoriser la construction de dix petites goèlettes “Revenue Cutter” (coupeurs de revenus).

Goèlette Ervenue-Marine

Ces navires devaient parcourir les eaux de la Côte Est et s’assurer que les cargaisons importées n’étaient pas débarquées dans des emplacements autres que les ports désignés, afin de s’assurer que les traxes d’importation étaient bien été collectées. Le nom initial de cette organisation était “United States Revenue Marine”; elle fut la seule force navale de la jeune République en 1790 et 1794, La Continental Navy ayant été dissoute après la Révolution. Cette organisation fut le précurseur de United States Coast Guard. Hamilton a également joué un rôle crucial en créant la United States Navy (“Naval Act” de 1794).

En janvier 1790 il publia le “First Report on the Public Credit”, et le “Report on a National Bank.” qui allaient être une étape importante dans l’histoire financière américaine, marquant la fin d’une ère de la faillite et du reniement. Le plan prévoyait l’acceptation des dettes intérieures et extérieures. Les républicains démocrates tels que James Madison, Thomas Jefferson, et Aaron Burr se sont fortement opposés au plan de Hamilton. Étonnamment, il passa à une majorité écrasante.

Des conflits survinrent avec Thomas Jefferson à un tel degré que les deux hommes affichèrent leur hostilité en public. Parmi les controverses qui les divisaient, figurait la question de l’opposition Federale à l’autorité d’État et les relations diplomatiques avec la France.

Hamilton était l’un des partisans en chef du fédéralisme, en faveur d’un gouvernement central fort au-dessus des soucis des différents États pariculiers. Hamilton a utilisé sa position comme Secrétaire du Trésor sous George Washington pour consolider et pour décréter la politique monétaire Fédéraliste.

Le plan que Hamilton soumit au Congrès comprenait trois propositions:

• Comme exigé par la Constitution, la dette extérieure et l’intérêt seraient payés intégralement aux échéances initialement prévues.

• Le principal de la dette intérieure serait payé au taux normal (avec 4% d’intérêts sur le long terme et 6% sur le court terme, soit légèrement moins que l’intérêt promis par le gouvernement de Confédération aux porteurs actuels.

• Les dettes d’Etat seraient assumées par le gouvernement fédéral avec le paiement des intérêts reportés jusqu’en 1792.

Il pensait ainsi aider à s’assurer que l'”aristocratie de la richesse et du talent” avait un intérêt dans le succès du nouveau gouvernement. Son plan prévoyait que le gouvernement fédéral assume les dettes des États, qui ainsi reporteraient leur pouvoir pour le remettre dans les mains du gouvernement central. Hamilton demanda également un impôt sur le whiskey et un impôt élevé à l’importation pour aider à payer la dette. Le Congrès lui accorda l’impôt sur le whiskey mais pas l’impôt à l’importation, qui était la seule partie du plan que Hamilton ne pouvait pas évaluer. En conclusion, Hamilton demanda la création d’une banque nationale pour aider le gouvernement à respecter ses engagements financiers. Le plan financier de Hamilton est significatif non seulement de sa tentative (la plupart du temps réussie) de restaurer le degré de solvabilité de la nation et de traiter ses difficultés financières, mais il eut également comme conséquence l’émergence des premiers partis politiques nationaux.

Hamilton contrairement à la croyance populaire ne croyait pas en une dette perpétuelle. Il pensait que c’était une faiblesse qui devrait être évitée. Il avait mis en place les programmes qui auraient remboursé toute la dette du gouvernement. Il a écrit de nombreux articles dénonçant la dette perpétuelle de gouvernement.

Hamilton, avec le soutien de Washington, organisa une majorité au Congrès pour l’application de sa politique.

Les plans de Hamilton étaient si complets et si brillamment utiles pour l’expansion commerciale qu’ils éveillèrent les soupçons de l’opposition de Madison et Jefferson et autres qui croyaient qu’un gouvernement si fort, officieusement allié à la domination commerciale de la Grande Bretagne, subordonnerait l’agriculture et renverserait les idéaux républicains de la révolution américaine.

Première Banque des Etats-Unis

“The war left us in debt. Some states were bankrupt. We needed one unified currency…” Après la guerre d’Indépendance, le gouvernement avait de lourdes dettes et chaque État avait une forme différente de monnaie, il devint opportun de créer la “First Bank of United States”. Son siège fut édifié à Philadelphie qui était encore la capitale de la nation.

First Bank of United States

Avant que la banque recoive une charte de fonctionnement acceptée par le Congrès et signée par Washington en 1791, les pièces et les billets émis par les banques des Etats servaient de monnaie à la jeune nation. Le Congrès abandonna la banque et la charte en 1811.

L’économie de la nation étant axée sur le commerce, Hamilton proposa qu’une banque fédérale soit créée afin d’aider le gouvernement fédéral à gérer le commerce et les finances de la nation.

La première banque privée commerciale, la “Bank of North America” s’était ouverte en janvier 1782, à l’initiative de Roger Morris, Superintendent of Finance. Son statut de monopole ne devait duré que le temps de la guerre d’Indépendance. Elle apporta un peu de stabilité dans l’économie coloniale et permit de poursuivre l’effort de guerre et de mettre en place les crédits avec les nations européennes. Cette banque reçut une nouvelle charte en 1784.

Deux autres banques furent créées pendant la période confédérale (1776-789) : La “Bank of New York” et la “Bank of Massachusetts”, en 1784.

le Deal

Madison et Jefferson se sont également opposés à ce plan, mais, selon une histoire plus tard rapportée par Jefferson ce qui a probablement considérablement simplifié les choses, ils ont négocié leurs désaccords lors d’une réunion privée 21 juillet 1790. Au cours de cette réunion, Hamilton accepta de soutenir le projet de Potomac River comme futur emplacement du Capitol de la nation, en échange du soutien de Jefferson.

Whiskey Rebellion

L’opposition forte à imposer les boissons alcoolisées éclata lors de la “Whiskey Rebellion” en Western Pennsylvania et Virginia le 1er août 1794. Hamilton voulut faire respecter la loi, aussi il accompagna le General “Light Horse Harry” Lee et 12.000 hommes de troupes pour aider à mater l’insurrection. Il demanda le rapprochement avec la Grande-Bretagne, qui aboutit au Traité de Jay (accord commercial avec la Grande-Bretagne) en 1795, supprimant fermement ainsi la ” Whiskey Rebellion” qui avait été provoquée par l’excès des droits.

En 1791 il écrit deux rapports: “Report on the Establishment of a Mint” qui permit l’adoptiopn du “Mint Act” en 1791 et “Report on the Subject of Manufactures”, dans lequel il essayait de convaicre le Congrès que l’industrie constituait le futur de l’économie de la nation, et non pas l’agriculture.

Avant qu’il se retire du service du trésor en 1795, Hamilton avait établi les bases administratives et politiques du nouveau gouvernement, il articula une philosophie de “loose interpretation” de la Constitution (il pensait que le document permettait tout ce qui n’était pas expressément interdit), et fonda, officieusement, le parti Fédéraliste conservateur comme instrument de ses intentions.

Hamilton en tant qu’industriel

Hamilton fut parmi les premiers à identifier les grandes transformations de l’industrie et du capitalisme de son temps – en particulier la tendance vers la fabrication à grande échelle financée par le credit. En 1778 il visita les Great Falls of the Passaic River au nord du New Jersey et comprit que les chutes pourraient un jour être utilisées pour fournir l’énergie pour un centre industriel. Comme Secrétaire du Trésor, il mit ce plan en exécution, en aidant à a trouvé Society for the Establishment of Useful Manufactures, une société anonyme qui utiliserait la puissance des chutes pour actionner des moulins. Bien que la compagnie n’ait pas réussi à son but initial, elle a loué la terre autour des chutes à d’autres entreprises de moulin et continua à opérer pendant plus d’un siècle et demi. La ville qui s’est développée sur place de la vision de Hamilton, Paterson dans le New Jersey, est devenue l’un des centres de fabrication les plus importants pour le coton, l’acier et la soie, jusqu’à son déclin après la seconde guerre mondiale.

Parmi les nombreuses réussites de Hamilton il faut également cité la création de la “Bank of New York” en 1784 ainsi que le journal “New York Post”. Ces deux institutions étant toujours en activité de nos jours.

L’affaire Maria Reynolds et sa rivalité avec Aaron Burr

En 1794, Hamilton fut personnellement impliqué dans l’affaire Maria Reynolds, une affaire qui porta préjudice à sa réputation et l’empêcha d’aller plus loin en politique. Le mari de Reynolds fit du chantage à Hamilton pour obtenir de l’argent, et ceci bien qu’il ait été consentent pour permettre des relations sexuelles entre Hamilton et son épouse. Quand James Reynolds fut arrêté pour escroqueries sur des titres, il contacta plusieurs républicains Jeffersoniens, en particulier James Monroe. Quand ils rendirent visite à Hamilton avec leurs soupçons de malversation, il signifia son innocence, tout en admettant ses relations avec Maria Reynolds.

Monroe promit de ne pas porter les détails de cette affaire à la connaissance du public, mais Thomas Jefferson n’eut pas un tel scrupule. Hamilton fut forcé d’éditer une confession de son affaire, qui choqua sa famille et ses partisans. Un duel avec Monroe sur son infraction supposée a été évité par le Sénateur Aaron Burr. Ironiquement, Burr représenta plus tard Maria Reynolds dans son procès en divorce, en continuant à suspecter ce qu’il avait établi contre Hamilton. Cependant, les relations de Hamilton avec Burr avaient été cordiales pendant leurs années comme avocats à New York.

La démission de Hamilton de son poste de Secrétaire du Trésor en 1795 ne l’a pas soustrait à la vie publique. Avec la reprise de sa pratique en matière de loi, il est resté près de Washington en tant que conseiller et ami. Hamilton fut censé avoir influencé Washington dans la rédaction de son discours d’adieu. Les relations entre Hamilton et le successeur de Washington, John Adams, étaient fréquemment tendues et les tentatives de Hamilton pour empêcher la candidature d’Adams à la présidentielle du Federalist Party divisait le parti et contribua à la victoire des Républicains Jeffersoniens à l’élection de 1800.

Avec la Chambre dédoublée et Burr à la recherche des voix fédéralistes, Hamilton jeta son poids derrière Jefferson faisant abstenir un fédéraliste du vote. Ceci assura la préférence comme candidat à Jefferson plutôt que Burr. Quoique Hamilton n’ait pas voulu de Jefferson comme président, il aurait dit que “au moins Jefferson était honnête.” Burr plus tard rechercha le gouvernorat de New York en 1804, d’abord en se présentant comme Fédéraliste, puis en tant qu’indépendant. Un journal rapporta “une opinion ignoble” qu’un Dr. Charles D. Cooper attribua à Hamilton à propos de Burr. Ceci a probablement entraîné les commentaires fait par Hamilton en cercles privés remettant en cause ironiquement l’intégrité de Burr. Sentant une chance de regagner l’honneur politique, Burr exiga des excuses. Hamilton refusa parce qu’il ne pourrait pas rappeler l’exemple que le journal avait mentionné.

Le Duel

Un duel était inévitable; le 11 juillet 1804 sur un rebord rocheux à Weehawken sur l’Hudson, dans le New Jersey, au même endroit où Phillip le fils de Hamilton avait été tué dans un duel trois ans plus tôt. Duel Hamilton/burrÀ l’aube, le duel commenca, et le Vice-président Burr tira sur Hamilton au niveau du thorax. Hamilton tira probablement en l’air, manquant délibérément sa cible – deux de ses lettres furent trouvées après-coup disant qu’il n’utiliserait pas le premier projectile. Quelques Républicains Démocrates dirent qu’il eut des ratés avec son pistolet, un exemplaire d’une paire ayant appartenu à sa famille. Hamilton tomba mortellement blessé; il décéda le lendemain 12 juillet 1804 à New York; il est enterré dans le Trinity Churchyard Cemetery à Manhattan. Il laissait une femme et sept enfants avec des dettes que ses amis remboursèrent. Hamilton fut pleuré par ses concitoyens, comme celui qui avait consacré sa vie à la croiussance de la nation dans la liberté et la prospérité

Burr se sauva de New York sous l’accusatiopn de meurtre et le 22 janvier 1807 sous l’inculpation de trahison (Jefferson dénonça un complot mené par Aaron Burr pour entraîner une sécession des états de l’ouest. Ce dernier qui avait été le vice-président lors du premier mandat de Jefferson préférait détruire l’Union plutôt que d’accepter la réélection de Jefferson). Il sera jugé le 19 février et acquitté. Il est mort en 1836, après avoir gaspillé sa fortune et il fut rejeté en raison de sa tentative de conspiration en 1807.

Hamilton et la politique moderne

Indiscutablement, Hamilton a ouvert la voie à l’économie américaine et aux forces militaires. Sa contribution la plus importante est d’avoir établi la suprématie de l’exécutif du gouvernement américain sur les pouvoirs législatifs et juridiques. À ce moment de la fondation, il n’était pas clair que l’exécutif devrait utiliser la majeure partie de son pouvoir, particulièrement quand il est venu à la création de la politique, qui a été censée être une tache législative. Dès le début, Hamilton a créé un précédent en tant que membre du conseil en proposant des programmes fédéraux ambitieux, en les écrivant sous forme de rapports, en les poussant pour leur approbation en apparaissant en personne pour les discuter au Congrès, et en les mettant en application. Hamilton a fait ceci brillamment et avec force, fixant un niveau élevé pour la compétence administrative. Dans la totalité de prise de décision politique de Hamilton, la législature était un observateur passif, approuvant finalement ses projets avec peu d’opposition pour qu’elle fasse.

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Un autre des legs de Hamilton fut son interprétation fortement pro-fédérale de la constitution des ETATS-UNIS. Bien que la constitution ait été dessinée d’une manière un peu ambigu quant à l’equilibre des forces entre le gouvernement fédéral et les Etats, Hamilton a uniformément pris le parti d’une plus grande puissance fédérale aux dépens des Etats. Ainsi, comme Secrétaire du Trésor, il a établi, contre la forte opposition du Secrétaire d’Etat Thomas Jefferson, la première banque fédérale du pays. Hamilton a justifié la création de cette banque, et d’autres pouvoirs fédéraux forts, sur les pouvoirs constitutionnels du congrès pour émettre la monnaie et pour réguler le commerce entre Etats. Jefferson, pour sa part, adopta une interprétation plus stricte de la Constitution : en analysant soigneusement le texte il ne trouva aucune autorisation spécifique pour la création d’une banque fédérale. Cette polémique fut par la suite arrangée par la Cour Suprême des Etats-Unis dans sa décision McCulloch v. Maryland, qui a pour l’essentiel adopté les vues de Hamilton, accordant au gouvernement fédéral la large liberté de choisir les moyens d’exécuter les pouvoirs constitutionnels énumérés.

Ainsi, Alexander Hamilton, l’un des pères fondateurs, a inauguré un mode de pensée articulé autour de l’idée que la protection du commerce devait être la priorité, l’objectif des Hamiltoniens – qualifiant ceux qui se déclarent proches des thèses de A. Hamilton – étant d’assurer le développement de l’économie américaine. Cette approche libérale a en plusieurs occasions justifié un rôle accru dans les affaires extérieures. Fermement opposé à A. Hamilton, Thomas Jefferson, premier Secrétaire d’État américain et ambassadeur à Paris avant de devenir le troisième président de la jeune démocratie, estimait pour sa part que la défense de la démocratie américaine prévalait sur toute autre considération, à tel point que de nombreux Jeffersoniens revendiquèrent un isolationnisme plus sage qu’un engagement parfois inconsidéré, privilégiant notamment des compromis avec les puissances européennes plutôt que l’affrontement. Très actifs au début du XXe siècle, les Jeffersoniens plaidèrent en faveur d’un repli sur soi, tandis que les nations européennes se détruisaient mutuellement. Président des États-Unis pendant la Première Guerre mondiale, et à l’origine de la création de la Société des Nations (SDN), Woodrow Wilson fut l’initiateur d’une tradition qui porte son nom, mais avait déjà montré quelques signes d’existence dès le XIXe siècle. Résolument internationaliste, et profondément kantien, le Wilsonisme prône un engagement extérieur accru, afin de défendre la morale et de faire appliquer le droit international. La dernière tradition de politique étrangère définie par Walter Russel Mead s’inspire de Andrew Jackson, septième président américain, et défenseur de la puissance militaire pour faire triompher les intérêts américains.

Reconnaissances et éponymes:

Le portrait de Hamilton commenca à apparaître pendant la Guerre Civile sur les billets de 2$, 5$, 10$, et 50$, qui était symbolique de son opposition idéologique aux idées de la Confédération. Son visage continue à figurer au recto du billet de dix dollars, mais après la mort de Ronald Reagan de certains commencèrent à faire suggérer le remplacement du portrait de Hamilton par celui de Reagan. Hamilton apparaît également sur les écritures d’Obligation de l’épargne de 500$ séries EE.

Ten Dollars