Pourquoi le prix de ce sac Chanel a augmenté de 2.000 euros en quelques mois
Le “petit sac classique” est un des modèles incontournables chez Chanel. Pas pour toutes les bourses, il s’achète à plusieurs milliers d’euros. Et en l’espace de quelques mois, son prix a même bondi. Montant de la hausse : environ 2.000 euros, comme l’a repéré la responsable de la lutte anti-contrefaçon chez Leboncoin et Videdressing, reprise par BFM Business, jeudi 4 novembre. En un petit mois seulement, ce “petit sac classique” a vu son prix passer de 6.300 euros, à la fin du mois de septembre, à 7.300 euros à l’heure actuelle.
Une augmentation de 16 %, bien supérieure à l’inflation, et surtout qui fait suite à une autre hausse déjà, repérée cet été. A l’époque, ce modèle était vendu 5.500 euros. Au total, le prix de ce sac a donc, en quelques mois, augmenté de 33 %. Pourquoi un tel bond en si peu de temps ? La réalité montre que ces augmentations, dans le domaine du luxe, ne sont pas si rares. Chanel n’est pas la seule marque à les pratiquer. Elles permettent de maintenir une certaine rareté, et confèrent donc, en permanence, un caractère “désirable” au produit.
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Auprès de BFM Business, Delphine Dion, professeure à l’Essec Business School livre un constat implacable : “Le pire pour un produit de luxe, c’est la banalisation.” La consommation de masse est à l’opposé de ce que recherchent les grandes marques. Aussi, rien d’étonnant à ce qu’elles augmentent le prix de certains de leurs produits phares. “Chanel a dû s’apercevoir que ce sac était trop vendu. A partir du moment où un produit devient trop accessible, les marques de luxe augmentent le prix pour éviter qu’il ne se banalise”, analyse la professeure.
Les explications de Chanel
Comme le rappelle la chaîne d’information, de nombreux “it bags” ont vu leur prix constamment augmenter depuis leur mise sur le marché, à l’instar du célébrissime Birkin, chez Hermès. Certains modèles ont même vu leur valeur initiale bondir de 70 % depuis leur création. Cette stratégie porte un nom : la théorie Veblen, qui implique que plus le prix d’un de ces biens augmente, plus la demande se renforce.
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Toutefois, du côté de Chanel, on évoque une tout autre explication : “Comme toutes les grandes marques de luxe, nous ajustons régulièrement nos prix pour tenir compte de l’évolution de nos coûts de production et des prix des matières premières, ainsi que des fluctuations des taux de change.” Auprès de la chaîne, la marque ajoute que les ajustements réalisés prennent en compte la nécessité de ne pas avoir d’écarts trop grands entre les différents marchés mondiaux sur lesquels elle est présente.
Un secteur du luxe qui ne connaît pas la crise
Toujours est-il que le secteur du luxe, à l’inverse de bon nombre d’activités économiques, n’a pas réellement souffert des effets de la crise liée à la pandémie de Covid-19. BFM Business rappelle ainsi que les actions Hermès ont connu une embellie de 32 % en 2020, soit sa meilleure performance annuelle au CAC 40, tandis que LVMH annonçait, en juillet dernier, un bénéfice net en hausse de 64 % par rapport à la période d’avant la crise.